
Il est né le 10 janvier 1923 à Priziac et était célibataire et sans enfant.
Jean marcel BERNARD est incorporé le 26 avril 1945 au 6ème régiment d'infanterie de Sarrebourg, 12 jours avant la capitulation de l'Allemagne. Déçu de n'avoir pu défendre son pays et toujours animé d'un profond désir d'engagement, il entre dans la gendarmerie pour servir la France.Il intègre l'école préparatoire de gendarmerie de Mamers le 19 avril 1948. Affecté dans un 1er temps à la 7ème légion de la Garde Républicaine le 29 octobre 1948. 2 mois plus tard, le jour de son 26ème anniversaire, il est muté au détachement des relèves des légions de garde républicaine de marche d'Indochine.
Le 21 avril 1949, il embarque depuis Marseille pour l'Indochine, territoire au coeur du conflit armé entre la France coloniale et des rebelles indépendantistes. A son arrivée, il incorpore la 3ème légion de marche de la garde républicaine stationnée dans le nord de l'actuel Vietnam près d'Hanoï, région de Dong Trieu dans le Tonkin. Son unité aura pour mission l'encadrement des gardes autochtones et la protection du poste avancé du village de Lâm Xa.
Le 19 septembre 1950, sa patrouille de reconnaissance est envoyée sur la route coloniale18, composée d'un adjudant, de 5 gardes frontaliers et de lui-même. Après un quart d'heure de marche, alors que le terrrain, formé de rizière,devient accidenté, ils sont pris à partie par des rebelles organisés, supérieurs en nombre et mieux équipés. Les balles des 2 fusils mitrailleurs ennemis fusent. Le poste avancé, étant aussi sous le feu, aucun renfort ne peut leur venir en aide et le repli est quasiment impossible. Il le sait maintenant que sa dernière mission est de permettre le repli de ses hommes. La douleur explose en lui, atteint à la tête, au bras, son corps l'abandonne. Il succombe sur le champ de bataille à 26 ans.
Jean Marcel BERNARD sera enterré le jour même dans l'enceinte de la citadelle de Dong Trieu, située à 20 mètres de l'embuscade.
La famille explique qu'il envoyait de l'argent à sa mère pour subvenir aux dépenses de la maison.
Il est décoré à titre posthume le 21 janvier et reçoit la médaille de guerre des Théatres d'Opération Extérieure avec palmes.
Il est choisi comme parrain de la 120ème promotion de l'école de gendarmerie de Châteaulin.
Voici le texte écrit par un élève en mémoire de Jean Marcel BERNARD :
Couplet 1 :
O toi mon cher enfant, lointaines forêts inconnues,
Tu n'avais que vingt deux ans, Au léger parfum humide,
Appelé par ta patrie, A L'image de la guyane,
pour la servir loin d'ici. Sommeille l'ennemi d'un jour,
Au lointain, bien au-delà, Ils sont cent, nous sommes dix,
Patrouillant et combattant, Embuscade perdue d'avance,
Soldat sans infanterie, Déserter ô grand jamais!
Tu suis la gendarmerie. Pour toi mère, je lutterai.
Couplet 3 :
De la Bretagne, terre brumeuse, Fiers et forts de votre combat,
faites de landes et de pierres, Nous adoptons votre nom,
Tu t'enrôles dans la garde, Pour cette terre que nous aimons,
Désormais dans la rizière. La cent vingtième s'engagera
Refrain
Garde Bernard, Que grogne un tonnerre d'espoir,
Nous vous rendons les honneurs, Car nous suivrons votre gloire,
En portant notre uniforme Face aux rivaux de la nation,
Vous avez cédé votre coeur, Jamais nous ne faillirons
Sous-officiers, Rejoignons la gendarmerie,
Trop nombreux vous ont suivi, Pour que perdure droit et paix,
D'Indochine au Kosovo, Encore parfois menacés,
Donner leur vie loin d'ici. Chez notre peuple et ses amis.
Couplet 2 :
Ô toi ma chère mère
Navigant vers Saîgon,
Je m'en vais pour la nation,
Pour que vive notre maison.