Castel Bel Air
On ne connaît pas la date de la construction du château qui n’apparaît dans les textes qu’en 1632 ; il appartient à la famille Talhouët – Kerservant qui possède la seigneurie de Dréors et de Créménec.
En 1684 Guy de Lopriac acquiert des Volvire la maison, château terres et seigneurie de Belair, cours, jardins, étang… A la fin du XVIIIème siècle le château était en ruines et il n’existait plus qu’une chapelle (La Madeleine, transférée à Pellan).
Les soubassements disparus sous la végétation ont été remis à jour par le propriétaire. La faible épaisseur des murs (moins d’un mètre) et la dimension réduite de l’édifice (30 x 39) laissent supposer qu'il ne s’agit pas d’un ouvrage défensif médiéval mais d’un château de plaisance (chasse et pêche) agrémenté d’un jardin.
Castel du Dréors
La seigneurie du Dréors est signalée pour la première fois en 1363.Elle appartient alors à la famille Le Scanff. Au milieu du XVI ème siècle, elle passe à la famille Talhouët-Kerservant seigneur du Dréors puis en 1660 à la famille du Volvire qui la vend aux Lopriac en 1684 . En 1827 le château comprenait encore un logis encadré de deux bâtiments parallèles, un colombier, et une chapelle. Le château était situé sur une hauteur protégé au nord-est par une profonde dénivellation naturelle qui est prolongée au nord ouest par d’anciennes douves .
Château de la Roche Piriou
L'ancien château est la propriété successive de la famille Castellin (XIème), Rohan (vers 1120). Le château est reconstruit au début du XIIIème siècle, il devient la propriété des familles Baumer (de 1251 à 1354), Davy et du duc de Bretagne (en 1371). En 1377, la seigneurie est rachetée par Jean 1er, vicomte de Rohan. Le château tombe en ruines dès le XVIème siècle (vers 1575). Aujourd’hui, il ne reste aucune trace du château.
Château du Crémenec
XVème siècle. Aujourd'hui disparu. La seigneurie appartient successivement aux familles Kermain ( en 1441), Esmes, Talhouët de Kerservant (en 1510), Volvire (en 1650). Le château est occupé en 1594 par Guy Eder de LA FONTENELLE jusqu'en 1602.
Le 10 février 1595, Guy Eder DE LA FONTENELLE est chassé du château de Corlay par le maréchal d'Aumont. Le seigneur de Cremenec, Nicolas Le TALHOUET, ayant pris parti du roi, LA FONTENELLE, prétendu ligueur, suivi de ses gens de guerre, assiègea le château de Cremenec et ne tarda pas à s'en emparer. Crémenec était une assez bonne et forte place. LA FONTENELLE y établit son quartier général et y déposa tout ce qu'il avait pu sauver de l'ennemi, à la capitulation de Corlay. Mais ce qui devint le plus utile à notre capitaine bandit dans sa nouvelle résidence, ce furent les sombres cachots de Cremenec.
Au mois de mai 1595, LA FONTENELLE, ayant établi une importante garnison au manoir de Cremenec, continua ses pérégrinations à travers la basse Breetagne où il exeça ses ravages habituels. Au mois de juin, il s'empara de Douarnenez et de l'ile Tristan située dans la baie de Douarnenez, tout près de la ville. Il fit de cette ile une place inexpugnable. A Douarnenez, il fit un immense butin et emmena le tout à Crémenec, se réservant de revenir à l'ile Tristan pour y organiser un nouveau quartier général. Après avoir saccagé Douarnenez, il revint donc à crémenec, trainant à sa suite de malheureux prisonniers destinés à subir les outrages les plus révoltants à la nature humaine. Les sombres cachots de Crémenec furent ainsi remplis d'infortunés captifs. LA FONTENELLE fixa la rançon de chacun d'eux au taux approximatif des biens qu'il possédait et pour amener ses prisonniers à satisfaire ses exigences, il les traita à la turque et même plus barbarement par les tourments de toutes sortes, de pauvreté et de disette, pour tirer une plus grande rançon d'eux qu'ils n'avaient de biens. Et ainsi, les mettant à l'impossible, les prisonniers mouraient misérablement dans des cachots et des cloaques. Ceux, qui pour éviter les tourments avaient, au moyen de leurs parents et amis, pu trouver promptement leur rançon sortaient à demi-morts, semblable à des squelettes et ne tardaient pas à mourir.
LA FONTENELLE ne fut pas seulement un guerrier habile et un pillard émérite, il fut aussi un bandit cruel, un geôlier sans pitié, un être inhumain avide de richesse et de plaisir, dépourvu de sens moral sans foi ni loi, prêt à toutes les trahisons et à tous les forfaits-chrétien de nom- mais turc en réalité. Aussi a-t-il été surnommé, à juste titre, <<le brigand de la Cornouailles>>.
Le 20 juin 1595, Tristan Jégou, sieur de Kersalliou, reçut l'ordre de Mercoeur de reprendre Douarnenez, mais il ne réussit pas. Le 9 juillet, une nouvelle tentative est faite par le sieur de la Noë-Bernard sans succès également. Se sentant alors bien chez lui, LA FONTENELLE fit amener à l'ile Tristan une partie des prisonniers de Crémenec. Il les entassa dans les cachots de la forteresse où ils ne furent pas mieux traités qu'à Crémenec... C'est en juin ou juillet 1595 qu'il faut placer l'expédition de LA FONTENELLE à l'abbaye de Langonnet que les moines avaient abandonnée à ses soldats. A cette époque(1590-1600) l'abbaye avait pour abbé Paul de Bonacourcy. Elle fut témoin de grands désordres et affligée de terribles désastres par suite des guerres de la ligue qui mirent le pays à feu et à sang... Les moines purent voir le monastère <<envahi par des gens de guerre>>... Les seigneurs voisins s'emparèrent de la plus grande partie des biens de l'abbaye, puisque quelques temps après la paix (1598), le revenu du temporel de l'abbaye fut au jugé à 800 Livres au plus offrant et dernier enrichisseur. LA FONTENELLE faisait des incursions et faisait piller par ses troupes les villes des environs de Crémenec. Il ravagea le monastère de Langonnet et fit une écurie de l'église. De même les garnisons de Rostrenen et de Corlay se battirent souvent à l'abbaye et aux environs ; l'église fut abattue par les uns ou par les autres pour attaquer ou se défendre. Tous les papiers furent détruits au point qu'il n'en resta pas un seul titre ancien de donation ou de fondation. Cette abbaye éprouva le sort des personnes sans défense : située entre deux parties, elle fut exposée à la fureur du soldat jusqu'au jour où LA FONTENELLE et le commandant de Rostrenen convinrent qu'ils ne se battraient plus à l'abbaye...
Pendant cette guerre, l'abbé et les moines se retirèrent où ils purent et laissèrent la maison déserte pendant 3 ans. Les seigneurs s'emparèrent de la plus grande partie des biens de l'abbaye... La guerre produisit la famine ; la famine amena la peste et les loups survinrent en prodigieuse quantité. Habitués à se nourrir des cadavres répandus dans la plaine, les loups se ruèrent sur les vivants et achevèrent de désoler le pays. Les rares paysans qui restaient portaient le peu d'avoine et de pain qu'ils possédaient pour nourrir les chevaux des soldats en garnison à l'abbaye et même leurs chiens afin de chasser les loups... Il n'y a rien d'exagéré dans ce récit extrait d'un mémoire des archives départementales des <<côtes du nord>> sur la situation de l'abbaye en 1594. La paroisse de Mellionnec avait été à cette époque entièrement dévastée... Le manoir du Dréors à Priziac a été, comme Crémenec et l'abbaye, occupé et ravagé par le bandit de LA FONTENELLE.
Au mois d'aout 1600, après plusieurs tentatives infructueuses pour s'en emparer, LA FONTENELLE rendit lui-même le fort de l'ile Tristan et la ville de Douarmenez au roi qui ordonna la démolition du fort de l'ile Tristan, repaire du brigand. Les soldats de la garnison quittèrent le fort le 29 aout. Parmi les soldats, compagnons d'aventures de LA FONTENELLE, il y avait un originaire des environs de l'abbaye.
Enfin le 29 septembre 1602, le brigand LA FONTENELLE est condamné à mort à Paris. Il fut traîné sue une claie parmi les rues de la ville et rompu vif sur une roue, place de grève.
C'est ainsi que le féroce bandit paya sa dette à la patrie.
Il était âgé de 28 ans.